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  • rissecorinne

Oser prendre le temps



L'été dernier j'ai perdu ma montre. Et depuis, je n'en porte plus.

Alors c'est vrai qu'avec les portables nous avons quand même en permanence la possibilité de regarder l'heure. Mais quand même. Je crois que pour moi ça a symbolisé quelque chose.


Le besoin d'arrêter de tout planifier, de remplir mon temps, de courir après le temps, de stresser par peur du retard.


Nous vivons dans un monde dans lequel le temps se comprime de plus en plus. Il est incontournable d'être à l'heure, d'être efficace. Tout optimiser, tout contrôler.

Nous en venons même parfois à nous en énorgueillir : au bureau on échange en se disant que la période est "chargée". Ceux qui ne sont pas surchargés sont presque mal vus.


"C'est toujours chargé!"

"C'est toujours la course!"


Et dans le ton que l'on utilise il y a comme un orgueil, un besoin de reconnaissance, tant le monde dans lequel nous vivons valorise l'efficacité (la sur-efficacité?) et "le faire".

Quelque part nous existons à travers le fait de courir, d'être surchargé. Sans nous rendre compte que cela risque tôt ou tard de provoquer notre chute.


Quand je rencontre des gens au bord de l'épuisement, du burn-out, je leur dis que la première chose à faire est de se donner du temps. De faire de la place. De mettre de l'espace dans son agenda et dans sa vie.


Pas de guérison sans espace.

Pas de changement sans prise de recul.


La réponse à la question du "combien de temps?" est différente pour chacun mais petit scoop : lorsque l'on ne s'est pas écouté depuis des années cela ne se règle pas en deux semaines.


Comment faire dans ce monde qui nous demande toujours être "actif" et efficace?

Là encore la réponse sera propre à chacun, mais cela nous demandera toujours de stopper les petits compromis que nous faisons avec nous-mêmes depuis souvent trop longtemps. Arrêter les "je peux tenir encore", les "je vais trouver une solution" ou les "je ne peux pas m'arrêter". Oser dire. Oser penser à soi quelqu'en soit le prix. Arrêter le temps et la course.


Pour une fois nous devrons mettre l'efficacité de côté et prendre le temps nécessaire pour aller vers un mieux-être dans notre vie. Pour trouver des solutions. Pour envisager le changement.


Le papillon dans sa chrysalide ne cherche pas à être efficace. Il sait que s'il en sort trop tôt il n'aura pas assez de force pour voler. La transformation prend du temps. Osons le prendre.






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