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  • rissecorinne

Danser sous la pluie

Ce matin il s'est mis à pleuvoir alors que je méditais un peu, assise dans l'herbe.

J'ai immédiatement été tentée de rentrer. Réflexe du corps et du mental : il pleut, on va se mettre à l'abri. Et puis je ne l'ai pas fait. J'ai observé cette manie de vouloir se protéger de tout. Mon dieu il pleut! Je vais être mouillée, c'est affreux.


Je suis restée là. Sous la pluie. Ca va peut-être vous sembler bizarre. Pourtant c'était plutôt agréable au final. Pourquoi vouloir à tout prix se protéger de tout?


3 gouttes d'eau? Vite, un parapluie. Un rayon de soleil? Vite, de la crème, un chapeau, des lunettes.


Nous faisons la même chose avec nos émotions dites "négatives". Tout sauf ressentir de la tristesse. Les larmes montent? Vite, empressons-nous de regarder ailleurs.


Je m'interroge. Est-ce cela, vivre? Se protéger de tout, éviter de ressentir, se blottir dans des habitudes et un quotidien toujours semblable?


Il y a quelques temps je me demandais pourquoi nous parlions toujours en nous appropriant les choses et les gens : "je vais prendre MON café", "je vais prendre MA douche". Sans parler de tout ce qui fait partie d'une vie dite "normale" : "ma maison", "mes enfants", "mon conjoint", "mon jardin", "mes vacances"... Et je m'étais dit que finalement la possession et les habitudes nous permettaient de nous rassurer, de nous fonder une protection face au chaos et à l'incertitude de la vie. "Avoir" pour être protégé.


On se protège de tout... tout le temps. Alors évidemment, il peut sembler rationnel de vouloir se protéger. Mais jusqu'à quel point? N'avez-vous pas parfois le sentiment de ne pas vivre ? A partir de quand notre besoin de sécurité nous étouffe-t-il?


A force de nous protéger de tout nous ne vivons plus rien. A force d'"avoir" pour être en sécurité, nous ne savons plus"être". Nous vivons des aventures par procuration en regardant des séries sur Netflix.


Le pire c'est que cela marche de moins en moins. Et plus nous refusons de le voir par peur de l'inconnu, plus nous refusons de ressentir la pluie à l'extérieur et à l'intérieur, plus nous risquons de nous prendre un véritable tsunami : nombre d'entre nous, et la planète elle-même, sont au bord du burn-out.


Je crois que la vie se fout de nos parapluies. Le vent finira par les emporter, tôt ou tard. Autant apprendre à les lâcher.


Le meilleur dans tout ça? C'est de se rendre compte que l'on est capable de danser sous la pluie. De faire face à l'adversité, à ce qui nous semble difficile, et d'y trouver du sens.


Je crois que la vie, c'est ça. Vivre le beau et le triste. Le soleil et la pluie. Danser, être joyeux, être enthousiaste, mais aussi pleurer, avoir de la peine, se mettre en colère. Prendre des risques, échouer, réussir, faire des erreurs, se perdre, se retrouver.


Et paradoxalement c'est peut-être comme cela que nous réussirons à trouver des solutions à nos burn-out, à notre perte de sens, au burn-out de la planète. Beaucoup plus qu'en nous renfermant encore un peu plus dans nos coquilles, beaucoup plus qu'en refusant de voir et de ressentir la pluie.

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