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  • rissecorinne

Accueillir le vide

Lorsqu'on souhaite opérer des changements importants dans sa vie, se donner du temps est une étape essentielle. Faire de la place à l'extérieur et à l'intérieur de soi. Faire le vide.


Incontournable pour nous permettre de retrouver de la lucidité sur ce que nous avons envie de vivre, le vide est pourtant très difficile à accueillir.


Lorsque j'ai décidé de quitter le monde de l'entreprise et de me donner du temps pour me reconnecter à moi-même, j'ai traversé des moments de vide très inconfortables.


Mon cerveau a tenté dans un premier temps de conserver ses habitudes. Alors que je n'avais plus de contraintes organisationnelles et temporelles, je gardais la routine que j'avais en entreprise : me doucher, prendre un café, me mettre devant l'ordinateur.


Au bout de quelques temps je me suis rendue compte de l'absurdité de la chose, et j'ai eu l'envie de trouver ma propre façon de travailler. Mon propre rythme.


Je suis alors entrée dans une deuxième phase, en renonçant volontairement aux habitudes que j'avais forgées au fil des années. Et là, horreur, je me suis rendue compte que j'étais totalement perdue. J'avais toute ma vie suivi les normes de la société, ses horaires, ses contraintes, ses injonctions. Le planning des cours sur les bancs de l'école. Le cadre et les horaires de l'entreprise.


Je me suis rendue compte que je n'avais jamais vraiment été maître de mon temps. Que je ne savais ni qu'en faire ni comment m'organiser autrement que comme on me l'avait "appris". Je ressentais pourtant que cela ne me convenait plus. Vertige.


En choisissant de traverser ce vide, les démons sont sortis du placard : as-tu le droit de prendre ce temps? Que vont penser les gens? Si tu ne fais rien, n'as-tu pas l'impression d'être inutile et de perdre le contrôle de ta vie?


Lorsque les démons se sont apaisés un peu, je me suis rendue compte qu'il y avait encore une couche de résistance tout au fond : le vide est "en soi" insupportable. On essaie de l'éviter toute notre vie. Pour ne pas toucher à notre fragilité, à notre mortalité, à notre sentiment d'incomplétude. Pour l'éviter, on remplit notre temps d'obligations, de relations, de "choses à faire", de loisirs aussi. Et quand il n'y a rien, vite, on surfe sur notre smartphone.


Je crois qu'il y a aussi une volonté inconsciente de ne pas trop regarder en nous-mêmes, d'éviter les questions "qui fâchent", sur nos envies et besoins non satisfaits.


Et pourtant... c'est bien le seul chemin si nous souhaitons choisir notre vie plutôt que de vivre la vie de tout le monde.

Accueillir le vide pour faire de la place : avec le temps nos véritables envies émergent.

Accueillir le vide... pour finalement accueillir le plein. Un "plein" choisi cette fois.




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