Cette nuit j'ai rêvé que j'assistais à la destruction d'une ville par une tornade. Puis je me souvenais brusquement que j'avais oublié mon parapluie dans le quartier en cours de destruction, et je me disais "je vais me prendre la pluie".
J'ai le sentiment que ce rêve symbolise assez bien ce que nous sommes nombreux à vivre individuellement et à percevoir au niveau collectif en ce moment.
Les éléments se déchaînent, à l'extérieur et à l'intérieur de nous, venant détruire une partie de qui nous étions, une partie de notre monde.
Les émotions déferlent, la peur, parfois la colère, parfois la tristesse.
Le passé s'accroche, les feuilles mortes sur l'arbre ne veulent pas se laisser emporter par le vent. Elles résistent, dans un ultime effort face au changement.
Comme les feuilles nous entrons en résistance. Nous percevons intuitivement ce changement qui nous appelle, à nous délester, à nous réinventer. Pourtant nous luttons, nous nous débattons, tentant de trouver des solutions pour ne pas bouger, des façons d'éviter cette transformation qui nous fait si peur.
La vie nous rappelle que tout est mouvement, que tout finit par changer. Que nous ne nous protégerons pas toujours de la pluie ou même de la tornade. Que la chute des feuilles en automne est nécessaire pour nourrir le sol et voir revenir de nouvelles pousses au printemps.
L'automne nous invite à observer en nous les feuilles mortes, à ressentir la pluie, le vent, les tornades qui les déstabilisent. Il nous invite à accepter ce cycle de la vie, à faire le deuil de ce qui n'est plus vivant en nous, à remercier le passé et à le laisser partir, pour nourrir les nouvelles pousses en nous.
Alors en ce début de mois d'octobre je nous souhaite de belles tornades intérieures : osons les traverser et nous verrons émerger de l'autre côté la lumière de notre "nouveau nous".
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