Oser changer, innover, c'est oser se confronter à ses peurs
Lorsque l'on souhaite opérer un changement, que cela soit à travers une innovation au travail ou pour changer de mode de vie au niveau personnel, on est confronté à une série d'obstacles insidieusement mis en place par notre petit cerveau.
Lorsque j'ai décidé de quitter la grande entreprise pour me mettre à mon compte et que je l'ai annoncé autour de moi, le commentaire le plus fréquent a été "c'est courageux", en référence à la prise de risque inhérente à l'abandon d'un CDI. Mais bizarrement cela ne me faisait pas peur, l'envie d'essayer un nouveau mode de vie dépassait la peur de manquer ou de ne pas réussir, seules peurs auxquelles je pensais pouvoir être confrontée.
Or je me rends compte qu'un chemin de transformation, quel qu'il soit, nous amène à nous confronter à tous nos blocages, conditionnements et peurs.
De manière générale j'avais le sentiment de ne pas tellement en avoir, des peurs. En y repensant j'ai dans la tête une scène de Star Wars, dans laquelle le jeune Luke essaie de convaincre Yoda de le prendre en tant qu'apprenti en lui disant "je ne connais pas la peur". Ce à quoi Yoda lui répond "Oh... tu auras peur... tu auras peur!".
Aujourd'hui je suis convaincue que si nous ne faisons pas face à ces peurs, nous repartons dans le connu, dans le confortable. Peut-être aurons-nous fait quelques ajustements, mais nous n'aurons pas atteint le plein potentiel que le changement aurait pu nous apporter.
Par exemple, lorsque j'ai décidé de monter mon activité, j'avais en tête de travailler sur la sensibilisation climatique, mais également de travailler d'autres chemins, autour de l'intelligence collective et du coaching.
Or plus l'échéance du départ approchait, et plus encore une fois le départ réalisé, plus j'avais tendance à me rattacher au connu, projetant que c'était ce que l'on attendait de moi, ce qui était "logique" et "rationnel" : j'ai fini par me remettre dans une "boite" en m'étiquetant "conseil et formation en RSE", ce qui était exactement ce que je faisais auparavant en grande entreprise. Je ressentais fortement le besoin de me raccrocher aux branches, de me rassurer et de rassurer mes proches, de faire ce qui est logique et convenable. J'ai presque failli oublier que ce n'était pas ça que je voulais faire!
Aujourd'hui je me rends compte que si l'on souhaite vraiment faire du neuf, il faut se pousser en avant (jusqu'au déséquilibre), regarder ses peurs en face et se poser les bonnes questions: "Est-ce que j'ose dire ce que je pense? Pourquoi?", "Est-ce que je fais les choses pour faire plaisir, parce que j'imagine que c'est ce qu'on attend de moi, ou par conviction?", "Ai-je peur d'être rejetée ou mal vue si je ne fais pas ce qui est attendu?", "Ai-je peur d'être illégitime?".
Bref, tout un tas de questions sympas... sauf que si on y regarde de plus près, après un passage un peu douloureux, quel kiff de transcender ses peurs! D'oser dire, d'oser faire, d'aller au-delà de la peur de la désapprobation ou du désamour (tout du moins d'essayer! On reste humain)!
Et tout cela, cela vaut pour les entrepreneurs (professionnels ou tout simplement entrepreneur de leur propre vie!)... mais aussi pour les "intrapreneurs" : comment oser proposer un projet innovant, une idée ou une posture innovante si l'on a peur de sortir du rang? D'être jugé, mal vu, voire que cela mette en péril notre position au sein de l'entreprise?
Notre époque appelle à innover de façon radicale, les simples ajustements ne seront pas suffisants. Alors plongeons tous dans l'inconnu, faisons face à nos peurs, et partons à l'aventure!
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