La solidité d'une société se mesure en temps de crise. Quand certains reçoivent des voeux de bonne année, d'autres reçoivent des voeux d'emmerdement, et je me demande ce que cela dit de notre société...

Lorsque je discute avec des proches de la crise sanitaire que nous vivons, et que je leur fais part de ma conviction que la contradiction a toujours du bon, tout le monde est toujours d'accord.
Oui mais... si nous allons jusqu'au bout de cette idée, nous devons admettre que nous ne pourrons pas toujours tomber d'accord. Car si nous pensons que la contradiction a du bon uniquement tant que nous parvenons à convaincre l'autre à la fin, cela ne fonctionne pas...
Or sur le sujet qui nous occupe, comme sur tous les autres à vrai dire, nous ne tomberons jamais tous d'accord, et c'est très bien! Surtout ne soyons pas d'accord, c'est ce qui fait la richesse de l'être humain!
Atteindre 100% de consensus est impossible ici pour deux raisons majeures :
- La crise parle de notre lien à la maladie, donc à la mort. Or avons-nous chacun strictement le même rapport à la mort? Sujet tabou s'il en est dans notre société, il parle aussi de notre rapport à la vie, et de notre spiritualité. Il est vain de penser que chacun puisse avoir le même rapport à la vie et à la mort, la même façon de voir et de vivre le monde
- Il est question également de notre rapport à l'autorité : sommes-nous individuellement plutôt enclin à suivre l'autorité? Ou au contraire plutôt défiant? Cela dépend de notre caractère, de notre histoire, de nos expériences de vie en lien avec l'autorité de manière générale. Dans une société dans laquelle la défiance monte depuis plusieurs décennies, il est illusoire de croire que nous pourrons tous suivre les solutions proposées par l'autorité. Et en ajoutant de la défiance à la défiance, en choisissant de menacer plutôt que d'accepter la différence, on ne fait que renforcer les tensions et les clivages.
Acceptons une bonne fois que nous ne pouvons pas être tous d'accord! Uniquement parce que nous sommes humains. Et je le répète car je convaincue : c'est très bien comme ça.
Pour 2022 je nous souhaite de retrouver le sens de la fraternité, l'accueil de la différence, la compréhension que la différence est une force, pas une faiblesse. Je nous souhaite de pouvoir discuter ensemble sans vouloir à toutes forces nous convaincre les uns les autres, de travailler ensemble à un climat plus apaisé : oui, la situation actuelle n'est pas facile, mais choisissons de la vivre unis, ensemble, dans le respect de nos individualités.
Choisissons de croire en "l'union fait la force" plutôt qu'en un "diviser pour mieux régner".
La division, la désignation d'un coupable, est certes plus facile, mais elle n'est jamais la solution.
Aujourd'hui je choisis de croire en l'humain, en la force du collectif ;
Je choisis de croire que le monde n'est pas tout noir ou tout blanc, que la richesse des pensées et des visions est à encourager plutôt qu'à restreindre, je choisis de vivre cette crise en gardant en tête cette absolue nécessité : rester unis et fraternels.
Et vous, qu'en pensez-vous ?
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